Masques : des pistes pour leur recyclage
Ouest France – 10 avril 2020 ; Le Quotidien du Pharmacien – 14 avril 2020 ; Le Parisien – 8 avril 2020 ; Libération – 6 avril 2020 ; CNRS Le Journal – 30 mars 2020
Depuis mars, un consortium étudie différentes pistes pour recycler masques chirurgicaux et FFP2.
Les masques, chirurgicaux ou FFP2 (pour “filtering facepiece”), sont des équipements individuels de protection jetable : leur durée de protection varie de trois à huit heures et ils doivent être jetés après utilisation, dès qu’ils sont souillés, mouillés, mal positionnés ou retirés. Dans le contexte actuel de pénurie, un consortium interdisciplinaire mis en place par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et plusieurs universités et CHU, et qui regroupe notamment médecins, scientifiques, industriels, “s’est penché sur la question de la réutilisation de ces protections”, annonce Libération.
Ce consortium étudie différentes pistes permettant une réutilisation de ces masques : sont actuellement explorés “les avantages comparés d’un lavage avec un détergent à 60 ou 95 °C, d’un passage en autoclave à 121 °C pendant 50 minutes, d’une irradiation par des rayonnements gamma ou bêta, d’une exposition à l’oxyde d’éthylène et d’un chauffage à 70 °C en chaleur sèche ou humide, ou dans l’eau” détaille Le Quotidien du Pharmacien. Le professeur Philippe Cinquin, professeur en santé publique et chercheur CNRS-Inserm, explique au CNRS Le Journal qu’ils ont obtenu des résultats prometteurs, notamment avec la chaleur sèche à 70 °C pour tous les masques, avec l’autoclave et les rayons gamma pour les masques chirurgicaux et avec un traitement à l’oxyde d’éthylène pour les FFP2. Il souligne néanmoins que ces résultats sont préliminaires et qu’ils doivent être confirmés. Dans Ouest France, Laurence Le Coq, directrice de recherches à l’Institut Mines-Telecom (IMT) Atlantique à Nantes, indique que la validation des protocoles se fera au niveau national des instances impliquées et qu’il faudra également déterminer qui pourra réaliser ces traitements, s’ils pourront l’être en milieu hospitalier ou par une filière de reprise, de traitement et de réapprovisionnement des masques usagés.